Trafic perturbé à la SNCF

Dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), 99% des contrôleurs, soit 630 personnes, ont notamment fait jouer leur droit de retrait. Le trafic est très fortement perturbé. «On essaie de donner la priorité aux TER afin que les usagers qui sont venus travailler à Marseille puisse rentrer chez eux », a déclaré la direction régionale de la SNCF qui prévoit un train par heure et par axe important.

En Aquitaine et Poitou-Charentes, tous les contrôleurs qui devaient prendre leur service à partir de 15h ont également exercé leur droit de retrait. Cela représente 150 agents. Le responsable CGT Contrôleurs régional n'a pas été mesure de quantifier précisément l'impact sur le trafic régional mais il l'a jugé «très conséquent». Les TGV et les TER seront certainement les plus touchés. Certains trains peuvent toutefois circuler sans contrôleurs, comme sur la ligne Bordeaux-Arcachon.

Les contrôleurs des régions Auvergne et Bourgogne, ainsi que de l'établissement Lyon-Valence-Saint-Etienne, en Rhône-Alpes, ont eux aussi fait valoir leur droit de retrait. En Rhône-Alpes, un «grand nombre de trains», tant TGV que TER, ont été supprimés depuis le milieu de l'après-midi, à la suite de ce mouvement, a indiqué la direction régionale de la SNCF sans donner de chiffres. «Un certain nombre de liaisons» se feront par cars, assure la société qui table sur une prolongation des perturbations dans la soirée. Dans la région Auvergne, un des trois trains de fin de journée au départ de Clermont-Ferrand et à destination de Paris a été annulé. Pour les autres trains, «c'est au coup par coup», indique la direction Auvergne de la SNCF.

80% de trains supprimés en Alsace
L'Est de la France est également très touché. Un «mouvement spontané de solidarité» avec le contrôleur agressé, basé à Strasbourg, a conduit à la suppression de 80% des trains en Alsace et 70% en Lorraine. La circulation se fait aussi a minima entre le Luxembourg et Nancy. Dans toute la région, ce mouvement, qui n'est «ni un droit de retrait, ni une grève» selun un responsable régional de SUD-Rail, ne concerne pas que les contrôleurs mais s'étend aux conducteurs et agents de gare.

Bien que le réseau Transilien ne soit presque pas affecté, des centaines de voyageurs ont été surpris dans les gares parisiennes par les perturbations de trafic. Les agents chargés de renseigner les voyageurs à Gare de Lyon conseillaient ainsi de «prendre le premier train qui part». Gare de l'Est, «un bon paquet» de trains auraient été affichés mais ne seraient jamais partis, a affirmé l'un de ces «gilets rouges» sous couvert d'anonymat.

Devant la forte mobilisation de ses employés, le président de la SNCF Guillaume Pépy a estimé que «l'heure n'est pas (...) à la grève face à un événement de cette nature». «C'est un fait rarissime, une agression d'une telle violence. Il ne servirait à rien de pénaliser les voyageurs simplement parce qu'un fou dangereux a agressé des contrôleurs», a-t-il plaidé. Le ministre des Transports, Thierry Mariani, a lui aussi déclaré comprendre «la révolte et l'indignation des agents de la SNCF» tout en réprouvant la réaction des personnels qui ont arrêté le travail. «Ce ce n'est pas en arrêtant les trains que l'on arrête les fous», a-t-il estimé.